INTERVIEW 30 SECONDS TO MARS © POSE MAG [english and french version]
La version anglaise et les photos étant sur BLOGIE
Il y a des artistes qui dégagent une telle aura, que lorsqu’ils entrent dans la pièce, tout le monde se fige. 13 heures sonnent aux portes de l’Hôtel Murano, au design futuriste détonnant avec l’esprit du quartier. Un peu anxieuse, l’équipe de Pose Mag se tient prête à recevoir le groupe Thirty Seconds To Mars pour réaliser séance photo et interview. Les rires nerveux fusent. Puis soudain, chacun à leur tour, les membres du groupe arrivent. Jared Leto est le dernier à faire honneur de sa présence. Et là, biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip…
Suite à une crise de groupisme aggravé, déclenchée par un clin d’oeil de Jared Leto, nous avons dû censurer les propos tenus par Cécilia Rowe en introduction. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée.
Pourquoi appeler votre groupe Thirty Seconds to Mars ?Jared Leto: On nous le demande sans arrêt. Cela fait plus de dix ans que nous répondons à cette question. Imaginez un peu… C’est devenu une sorte d’habitude pour nous. Je vais vous expliquer pourquoi: Thirty Seconds to Mars est un nom qui interroge plutôt que de donner des réponses. C’est un nom différent, inventif. Tout cela décrit assez bien notre musique également. Cela peut être très abstrait, tout comme fonctionner au sens propre. Notre nom fait référence à un certain sens de l’immédiat, de l’urgent. Il retranscrit bien l’énergie dégagée.
Puisque vous abordez le sujet, comment décrivez-vous plus particulièrement votre musique ?Jared Leto: Je n’essaie pas de décrire notre musique. Je pense que c’est aux autres de la décrire. Pour moi, ce serait comme décrire la subjectivité des sentiments. Les gens sont plus à même de parler de notre musique que nous.
Pouvez-vous nous rappeler comment l’aventure a débuté ?Jared Leto: Nous jouons de la musique depuis le plus jeune âge. Mais c’est en 1998 que nous signons notre premier contrat avec une maison de disques. C’était il y a 13 ans déjà…
Quel regard avez-vous sur votre parcours ?
Jared Leto: C’est génial car aujourd’hui, nous en sommes à notre troisième album, nommé “This is war”. Nous sommes sur le point de tout boucler pour ce nouvel album. Cela fait deux ans que nous sommes en tournée. Nous avons joué plus de 300 concerts. C’est plus que n’importe quel groupe pour la promotion d’un seul album. C’est à ce titre que nous allons d’ailleurs bientôt recevoir une récompense.
Vous êtes sans arrêt sur la route en tournée. Comment le vivez-vous ?Tomo Milicevic: Nous adorons être en tournée. C’était notre rêve depuis toujours et aujourd’hui, nous savourons chaque seconde qui passe. C’est très fatiguant mais…
Shannon Leto: C’est juste fantastique ! Nous avons la chance d’être là à Paris. Il y a quelques jours nous étions en Pologne…
Tomo Milicevic: Lituanie, Lettonie,… tous ces endroits que l’on n’aurait jamais imaginé visiter un jour et où nous pouvons aller grâce à notre musique et à cette tournée en particulier.
Avez-vous justement le temps de découvrir les villes dans lesquelles vous vous produisez ?Tomo Milicevic: Cela nous arrive. Quand nous restons quelques jours, nous prenons le temps de sortir et de découvrir la culture locale de la même façon que les gens qui la vivent au quotidien, pas comme des touristes. Cette fois-ci, nous avons pu profiter de Paris. Pour ma part, je connais très mal la ville, contrairement à Jared et Shannon qui ont déjà eu l’occasion d’en voir un peu plus. Paris est l’une des meilleures villes du monde.
Quel est votre meilleur souvenir sur scène ?Tomo Milicevic: C’est difficile de choisir un seul souvenir…
Jared Leto: La nuit dernière au Zénith était pas mal (ndlr: le 11 Novembre dernier).
Tomo Milicevic: Oui, hier, c’était extraordinaire. C’est probablement le meilleur concert que l’on ait donné. Le public français est l’un des meilleurs. Les gens sont passionnés. Ils adorent chanter. Ils sont incroyables. Hier, l’ambiance était électrique et je suppose que ce sera encore le cas ce soir et aux concerts suivants car nous sommes en France.
A ce jour, quelle est la chanson dont vous êtes le plus fier et pourquoi ?Jared Leto: “Night of the Hunter” est probablement la chanson qui nous représente le mieux et dont la réflexion est la plus poussée.
Avec quel artiste voudriez-vous enregistrer un titre ?Jared Leto: Avec Björk, cela serait intéressant.
Tomo Milicevic: Je suis d’accord. Vos voix s’accorderaient bien ensemble.
Jared Leto: J’adorerais vivre cette expérience. C’est une très grande chanteuse.
Jared et Shannon, est-ce toujours facile d’être frères lorsque l’on est dans le même groupe?
Shannon Leto: Non, ce n’est pas toujours évident mais on s’amuse bien ensemble. D’ailleurs, ce n’est pas facile d’être dans le même groupe avec qui que ce soit. Il y a toujours des hauts et des bas. Mais c’est une expérience à vivre. Je ne l’aurais pas fait autrement. Je partage une vision de la vie avec une personne qui m’est chère.
Quand le groupe a commencé à jouer, vous désiriez qu’il soit connu pour sa musique et non pour la célébrité de Jared. Maintenant que la notoriété du groupe n’est plus à prouver, diriez-vous “mission accomplie” ?Jared Leto: Je dirais qu’une partie de la mission est accomplie. En évoluant, d’autres batailles se jouent. On peut en gagner une mais en perdre une autre. De nouvelles se présentent. Je pense que de nouveaux défis apparaissent à chaque pas en avant que l’on fait en tant qu’artiste. C’est un flux continuel de défis, petits comme grands. Shannon vient d’arrêter de fumer. C’est un combat. (rire)
Shannon Leto: J’en suis à mon dixième jour…
Faites-vous attention à votre image, à ce que vous portez et comment définiriez-vous votre style ?Jared Leto: Je ne fais pas vraiment attention. Sincèrement, je me suis réveillé tout à l’heure et j’ai pris les premiers vêtements qui se trouvaient près de mon lit.
Tomo Milicevic: Ce matin, j’ai ouvert les yeux et je me suis dit “j’ai une veste, je vais la mettre”. C’est la vérité. Parfois, on nous demande de porter certains vêtements pour des occasions particulières mais autrement, nous choisissons ce que nous portons. Nous les achetons. Personne ne s’en occupe pour nous.
A propos d’esthétisme, vos clips vidéo sont toujours très recherchés et élaborés, avec un scénario, une histoire un peu extraordinaire. Est-ce toujours important d’aborder vos clips de cette façon ?Jared Leto: Les clips vidéo sont très importants à nos yeux. C’est toujours une occasion pour nous de vivre des expériences intéressantes et d’apprendre de nouvelles choses.
Vous entamez actuellement une tournée partout en France. Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand on vous parle de notre pays ?Jared Leto: A vrai dire, beaucoup de choses. Nous adorons Paris ainsi que beaucoup d’autres villes en France. Nous nous sommes produits à Lille, Clermont-Ferrand, Toulouse, etc. Nous sommes sur le point de faire une tournée dans la France entière: Nantes, Amneville, Marseille, Lyon, Bordeaux. Peu de groupes américains peuvent se vanter d’aller dans autant de villes françaises. C’est bien de pouvoir découvrir autant d’endroits.
Quelles sont vos projets pour la suite ?Jared Leto: Nous avons beaucoup de projets. En réalité, nous sommes toujours occupés, d’une façon ou d’une autre. Actuellement, la tournée est ce qui nous prend le plus de temps et nous en avons jusqu’à la deuxième semaine de décembre. Nous allons aussi recevoir le prix Guiness des records pour avoir été le groupe ayant réalisé le plus grand nombre de concerts pour la promotion d’un seul album. C’est fou ! Un nouveau chapitre s’ouvre ensuite.
Un dernier mot pour les lecteurs de Pose Mag et tous vos fans français?Jared Leto: Merci à toutes les personnes qui sont venues assister à nos concerts. Merci à tous de votre soutien. Je t’aime. Merci. A bientôt (ndlr: dit à la française).